Blocage du parking Ravet

Communiqué des groupes ayant organisé l’action de protestation :

Début d’une opération de blocage du chantier de parking Ravet

Ce lundi matin, un collectif de citoyen·ne·s, ainsi que les rebelles d’Extinction Rebellion Chambéry et les membres de Youth for Climate Chambéry, ont entamé une opération de blocage du chantier de construction d’un parking de 7 étages et au beau milieu du centre-ville de Chambéry, soutenue par le Collectif Ravet.

L’opération dénonce le comportement de la majorité municipale et en particulier du maire, qui ignorent complètement la volonté des Chambérien·nes de voir ce projet inutile et coûteux stoppé, et qui ont profité de la cessation temporaire du processus électoral pour raisons sanitaires, pour passer en force et relancer les travaux. Samedi encore, les Chambérien.ne.s ont demandé une nouvelle fois à leurs élus par intérim de suspendre les travaux jusqu’à la fin de la période électorale lors d’une déambulation dans le centre-ville. Rappelons simplement que les habitant·es avaient exprimé leur refus du projet avec 70% de désaccord lors d’une consultation citoyenne. De plus, au 1er tour des élections municipales tenu en mars, les suffrages en faveur de listes s’opposant au projet étaient supérieurs à 60% des voix.

La lutte contre le projet de parking sur le quai Ravet est motivée par des considérations en matière d’urbanisme et d’environnement. C’est un projet qui ne va pas dans le sens d’une valorisation du patrimoine chambérien et encore moins dans le respect du paysage local (la vue sur les montagnes étant complètement obstruée par ce parking très massif). En outre, ce parking aura pour effet d’amener énormément de voitures dans le centre-ville, ce qui entrainera d’importants embouteillages, et une augmentation inutile de la polution atmosphérique et sonore. Enfin, pourquoi le maire et son équipe vont-ils à l’encontre de leurs propres décisions, à savoir la déclaration de l’état “d’urgence climatique” faite l’automne dernier à l’échelle municipale et celle de la communauté d’agglomération ?

Avec son coût de 11 millions d’euros, ce projet n’est motivé que par des intérêts économiques pour la société Q-Park, qui exploitera ce parking (comme tous les autres parkings de la ville) pendant au moins 30 ans. Cette importante somme d’argent doit être redirigée vers le développement de modes de transport plus doux : augmentons la qualité de l’offre de bus et rendons-le moins cher voir gratuit ! En effet, l’offre de stationnement dans la ville est déjà nettement suffisante, et une diversification des modes de transport permettra de fluidifier la circulation au centre-ville. Cette diversification des modes de transport, vers des mobilités plus douces est également bénéfique pour l’environnement. Alors que les derniers mois ont démontré la vulnérabilité de notre société face aux crises, nous ne pouvons plus nous permettre de tergiverser et de repousser la mise en place d’une politique environnementale ambitieuse pour lutter contre la crise écologique inévitable qui s’annonce.

Les participant·es au blocage, présent.e.s en haut de la grue et aux abords du chantier, demandent l’arrêt des travaux jusqu’à la mise en place du nouveau conseil municipal, pour que les Chambérien·nes puissent décider elleux-mêmes de l’avenir de ce projet de parking, au travers de leur vote. Cette revendication avait déjà été portée par une pétition qui a recueilli plus de 1000 signatures, ainsi que lors d’une opération de blocage du chantier qui s’était déroulée dans la matinée du 19 mai.

Jour 1

Le lundi matin, un groupe se retrouve très tôt pour mettre en place le blocage du site. 3 grimpeurs montent sur la grue pendant qu’un groupe bloc l’accès au chantier en s’attachant avec des Arm-lock. Près de 200 kilos de matériel et vivres seront hissés sur la grue.
Sur l’espace en face du parking, une tente est montée pour abriter ceux qui restent là pour discuter avec les passants et les riverains.

Le soir, à 20h, a eu lieu le premier « Ravet Party » malgré le temps froid et humide. L’action se déroule dans une belle ambiance !

Jour 2

Poursuite du blocage entamé la veille. Les activistes restée en bas discutent avec les passants à propos du projet, confrontent leurs points de vue… Certains soutiennent l’action et leur apportent parfois même de quoi se restaurer et boire ! Pendant ce temps-là, l’occupation de la grue se poursuit, les grimpeurs se relaient sur le campement qui a été installé au sommet de la grue.

Nouvelle soirée festive « Ravet Party » pour clôturer cette nouvelle journée dans la bonne humeur et le partage

Jour 3

Le rythme est pris. Les passants ne manquent pas d’encourager les militants et plusieurs leur apportent à boire et à manger. Tous ont envie de poursuivre le blocage pendant plusieurs jours mais, en fin d’après-midi, un huissier vient remettre un avis d’expulsion signé par un juge. Les bloqueurs ont 2 heures pour quitter les lieux. La décision est prise d’obtempérer dans la soirée, après une dernière « Ravet Party » au cours de laquelle le démontage des installations (et la descente du matériel de la grue) se déroule d’une manière festive, à l’image des jours précédents. Clap de fin d’une belle action pacifique !