L’article 24
L’article 24 dont nous parlons serait un outil qui permettrait aux Forces De l’Ordre (FDO) de mettre la pression de manière débridée. En tant que photographes, nous sommes touché.es de près par l’interdiction de photographier les FDO. Si le texte de loi stipule simplement qu’il est interdit de publier des images dans un but malveillant, dans les faits, toute personne (journaliste ou non) qui souhaitera faire des photos/vidéos lors d’une manifestation risquera d’être interpellée sur la simple présomption que les images pourraient être utilisées d’une manière malveillante.
Ce qui aura pour effet de permettre aux forces de l’ordre d’utiliser une force non proportionnelle sur les manifestants sans risquer d’être filmés ou photographiés.
Actuellement, le fait de filmer ou photographier les FDO les « freine » et prévient bien souvent des dérapages, même sur Chambéry. Malgré le fait qu’ils puissent être filmés et photographiés, les cas de violences policières lors de manifestations publiques ne manquent pas. Que se passera-t-il si ils n’ont plus à craindre de voir des preuves en images de leurs méfaits ?
Nous sommes nombreux.ses à faire partie ou non de médias-activistes et ou de média traditionnels et nous avons vu, pour quasiment tout le monde, des bavures policières, qu’elles se soient révélées graves ou non pour les personnes atteintes. On pense tout de suite aux gilets jaunes car c’est un sujet encore chaud, mais il y en a beaucoup d’autres. Sur Chambéry, par exemple, un commandant a déjà tenté de pousser une personne dans les escaliers. Son geste odieux a été freiné de justesse par le simple fait d’être filmé… serait-il allé jusqu’au bout si ça n’avait pas été le cas? C’est pourquoi nous considérons que cette loi servira à protéger celles.ceux qui nous oppressent, et non celles.ceux qui nous protègent.