Les 9 et 10 février 2023; deux jours de procès. Deux jours pour déclarer un agresseur coupable de ses actes d’il y a quatre ans sur Charlotte G.

Quatre ans de procédures parsemées d’attentes pour que la victime (Charlotte n’a pas utilisé le mot « survivante » mais bien « victime ») soit enfin reconnue comme telle. La victime a fait appel à du soutien via les réseaux féministes de Chambéry et beaucoup de personnes ont répondu à l’appel. Autant à l’audience que devant le palais de justice. Tout cela afin de l’accompagner sur ses deux jours, de la croire, de la soutenir.

Les deux jours ont été marqués du sceau de la culture du viol par une bonne partie de la justice, aussi il faut l’admettre d’une justice de classe (« Avez vous un travail? »–« Ah ok, vous n’êtes pas un oisif » etc…). Charlotte a été mise à nu à plusieurs reprises afin de dévoiler toute sa vie, absolument tout, en sachant que l’essentiel n’était en rien nécessaire, seuls les faits de l’agression sont importants (et là encore il aurait pu être évité des questions du ressort de la culture du viol). Il y a évidement d’autres paramètres/détails lourds à entendre (et à revivre) pour la victime qui peuvent être importants et qui parfois peuvent poser questions. Mais la vie autant de la victime que de l’agresseur ne nous intéresse pas lors d’un jugement pour agression sexuelle ou viol. Savoir combien de petit.es ami.es chacun.es a eu.e ainsi que la durée de leurs relations ou encore la vie sexuelle de l’un.e ou de l’autre ne nous regarde pas car cela n’excuse en rien l’acte commis le 17 février 2019 aux Arc 1800.

L’association #NousToutes73 qui a relayé l’appel à soutien et qui a suivi le procès vient de publier une tribune sur le blog de médiapart   ici